Première étape: découvrir rencontrer et s'approprier l'enjeu de la reconnaissance
Depuis mars 2025, les membres de l’Observatoire se sont engagés dans une démarche d’écoute, d’enquête et de réflexion collective autour du sujet confié par le maire de Bordeaux pour cette nouvelle édition : Comment mieux reconnaître et valoriser l’implication des personnes qui s’engagent pour faire vivre la démocratie locale ? Les premiers mois de travail ont été consacrés à rencontrer une diversité d’acteurs – habitants, agents de la Ville, experts extérieurs – afin de cerner toutes les facettes de cette problématique.
29 mai – Retour d’expériences d’habitants s’étant engagés auprès de la Ville de Bordeaux
Pour cette première rencontre, les membres ont échangé avec des habitants ayant participé à deux dispositifs participatifs mis en œuvre par la mission Démocratie Permanente : l’Atelier des initiatives et la Convention citoyenne pour le climat.
Ces échanges ont permis de mettre en lumière plusieurs formes de reconnaissance déjà à l’œuvre : être soutenu pour concrétiser une idée, voir ses propositions reprises dans les documents de la Ville, être recontacté pour d’autres démarches… Mais aussi certaines attentes fortes de la part des participants : un besoin de clarté sur le suivi des engagements, de visibilité pour les personnes impliquées, et parfois de reconnaissance plus concrète, notamment en temps ou en moyens.
12 juin – Visite du Centre social Bordeaux Nord
Au Centre social Bordeaux Nord, la participation est une culture du quotidien. Ici, l’initiative des habitants est encouragée à tous les niveaux : jeunes comme retraité·es s’y impliquent dans des projets concrets, avec un souci constant de créer du lien et de favoriser l’autonomie.
Les bénévoles parlent du centre comme d’une famille, un lieu où l’on « donne et reçoit », où l’on apprend à prendre des responsabilités sans rien attendre en retour.
Pas de médailles ni de cérémonies, mais une reconnaissance informelle, humaine, chaleureuse, qui repose sur l’estime mutuelle et l’action collective. L’exemple le plus marquant ? L’engagement du centre dans la sécurité sociale alimentaire, porté par les jeunes du quartier.
18 juin – Retour sur les Lieux culturels de proximité
Troisième étape : une rencontre autour du projet des Lieux culturels de proximité, en lien avec le Conseil bordelais de la culture.
Ici, la reconnaissance des habitants passe par l’écoute en amont : des ateliers ont permis de faire émerger les besoins et envies de chaque quartier, qui ont ensuite servi de base pour définir les critères des futurs équipements.
Une méthode saluée, mais aussi interrogée : qui participe vraiment ? Jusqu’où les idées des habitants sont-elles reprises ? Et que reste-t-il du lien une fois les lieux ouverts ?
Les membres de l’Observatoire ont souligné l’intérêt de ce type d’approche, mais aussi la nécessité de mieux soutenir les bénévoles, souvent moteurs dans l’ombre, et dont l’engagement reste peu visible.
8 juillet – Cap sur Bruxelles : retour d’expérience des Commissions délibératives
Enfin, les membres ont échangé avec Stéphane Vansantvoet, chargé de la mise en œuvre des commissions délibératives du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale.
Ce dispositif associe 45 citoyens tirés au sort et 15 parlementaires pour débattre de sujets d’intérêt public. Tout est pensé pour permettre une vraie participation : défraiement, accès facilité aux informations, présence de facilitateurs, prise en compte de la diversité...
Mais pour Stéphane, le plus important reste le suivi politique des recommandations : que les propositions soient réellement étudiées, et que les citoyens soient associés à la suite. Cette reconnaissance par les actes est, selon lui, celle qui compte le plus.
Autre élément clé : le dialogue entre citoyens et élus, qui évolue au fil des rencontres. Si les parlementaires étaient au départ réservés, beaucoup ont fini par s’impliquer, renforçant ainsi le sentiment, pour les citoyens, d’être écoutés et légitimes.
Et maintenant ?
À travers ces quatre premières étapes, les membres de l’Observatoire ont identifié des formes de reconnaissance multiples : le soutien matériel (comme un défraiement ou une attestation), la reconnaissance politique (quand une proposition est suivie d’effet), la valorisation symbolique (mettre en lumière un engagement), ou encore la reconnaissance humaine et sociale, souvent jugée la plus précieuse.
Ils ont aussi pointé des zones grises : démarches peu lisibles, absence de retours, inégalités d’accès, fatigue des bénévoles…
À partir de septembre, une nouvelle phase commence : les membres mèneront leurs propres enquêtes de terrain, en allant à la rencontre d’associations, d’élu·es, d’agents de la Ville et d’habitants engagés. Objectif : approfondir les constats et mieux comprendre les conditions d’une participation réellement valorisée — et valorisante.

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