Le Grand dialogue citoyen "urgence climatique, tous acteurs!"

Au regard de ses missions d’accompagnement des acteurs de territoire pour bâtir une stratégie énergie-climat cohérente face au changement climatique, l’Alec propose de mettre en place des actions impactantes dans les secteurs à enjeux, tant en matière d’atténuation que d’adaptation au changement climatique:

1)Réduire les consommations et émissions de GES sur les secteurs du bâtiment et des transports en priorité, avec un enjeu fort de rénovation des logements en copropriété et des bâtiments tertiaires et de mise en place d’actions de sobriété et d’efficacité énergétiques

2)Développer la production locale d’énergies renouvelables, tant d’un point de vue thermique qu’électrique, en favorisant l’essor de communautés énergétiques

3)Renforcer la séquestration carbone (espaces végétalisés, utilisation de matériaux biosourcés) et lutter contre les vulnérabilités climatiques, notamment en matière de confort d’été

INTRODUCTION GENERALE

Les actions à mettre en œuvre pour lutter efficacement et rapidement contre le changement climatique doivent combiner à la fois des actions d’atténuation et des actions d’adaptation. Ces actions doivent être définies tant d’un point de vue technique et opérationnel (la nature même des actions) que socio-économique et organisationnel (comment, avec qui et avec quels moyens).

L’Alec apporte une ingénierie territoriale, des outils et des moyens «clé en main» aux acteurs du territoire pour bâtir une stratégie énergie-climat cohérente face au dérèglement climatique. Contribuer au Grand Dialogue Citoyen de la Ville de Bordeaux permet à l’Alec de partager des éléments de compréhension avec des pistes d’actions, freins et leviers soulevés à partir de ses constats et ambitions. Pour les citoyens, c’est l’occasion de comprendre les enjeux et de se mobiliser localement pour agir au cœur des projets de territoire face au changement climatique.

• AGIR SUR LES SECTEURS DU BÂTIMENT ET DES TRANSPORTS EN PRIORITE

A l’échelle de la Ville de Bordeaux, les actions de sobriété et d’efficacité énergétique doivent être menées en priorité sur deux principaux secteurs consommateurs et émetteurs de gaz à effet de serre: le bâtiment (résidentiel, tertiaire public et privé) et les transports, qui représentent respectivement 60% et 30% des consommations d’énergie, et 45% chacun des émissions de GES.

Consommation finale corrigée de la ville de Bordeaux en 2019: 4 200 GWh / 705 kt CO2e

·Consommation finale liée au résidentiel: 1 300 GWh (31%) / 153 kt CO2e (22%)

·Consommation finale liée au tertiaire: 1 250 GWh (30%) / 165 kt CO2e (23%)

·Consommation finale liée aux transports: 1 200 GWh (29%) / 308 kt CO2e (44%)

©Source des données: Alec

1)Dans le résidentiel collectif, un enjeu fort sur la rénovation énergétique des copropriétés

Constats

·Sur la ville de Bordeaux: plus de 7000 copropriétés (environ 100 000 logements), soit 70% des copropriétés de Bordeaux Métropole et plus de 50 % du territoire girondin

·Environ 50% des copropriétés sont construites avant 1994

·Besoin d’un socle de confiance et d’un interlocuteur neutre et indépendant tout au long du parcours de rénovation pour envisager le passage à l’acte et avoir des projets qualitatifs

·Un manque de clarification entre les acteurs et leurs rôles respectifs

·Un manque de valorisation de la filière rénovation chez les artisansavec un manque de main d’œuvre qualifiée

Ambition

Bordeaux Métropole s’est fixé l’objectif de rénover 4400 logements par an en copropriété d’ici 2050. L’Alec joue un rôle important dans le conseil et la sensibilisation à la rénovation collective en apportant toutes les informations et la méthodologie nécessaire en amont de ces projets.

Contribution à la lutte contre les urgences climatiques

Mettre en place un dispositif financier pour favoriser la rénovation énergétique performante basse consommation et bas carbone du parc de logements en copropriétés

Intégrer la surélévation des bâtiments dans le projet de rénovation globale ambitieuse

Construire des logements neufs sans artificialiser les sols et sans utiliser une parcelle non construite

Favoriser la végétalisation de la toiture de l’immeublepour améliorer le confort d’été et lutter davantage contre la précarité énergétique estivale dans les logements.

2)Rénovation des bâtiments publics et tertiaires privés: des objectifs ambitieux à atteindre d’ici 2050

Constats

·Les objectifs du décret tertiaires’imposent à toutes les échelles territoriales : diminuer la consommation énergétique du parc tertiaire d’au moins 40% dès 2030, -50% en 2040 et -60% en 2050 pour les plus grands bâtiments.

·Les bâtiments les plus consommateurs en énergie: bâtiments administratifs, bureaux, commerces, groupes scolaires, équipements sportifs, établissements de santé et salles socio-culturelles

·Des projets ambitieux, mais qui peinent parfois à être réalisés et peuvent manquer de suivi et de coordination dans le temps

·Manque d’accompagnement financier dans les projets de rénovation

·Manque de clarté et de visibilité dans l’écosystème d’acteurs

·Manque de temps ou d’intérêt, absence de priorité sur la thématique de l’énergie

·Les maîtres d’ouvrage ont besoin d’appui pour le passage à l’acte de leur projet de rénovation globale

Ambition

Impulser et favoriser le passage à l’acte des rénovations du patrimoine public et tertiaire privé de la Ville de Bordeaux. L’Alec joue un rôle d’interlocuteur privilégié auprès des collectivités.

Contribution à la lutte contre les urgences climatiques

Sensibiliser tous les usagers de tout type de bâtimentà sa bonne utilisation

Améliorer le confort d’été et d’hiver par des actions à court et moyen termes:

oMettre en place un système de régulation adapté aux besoins du bâtiment

oOptimiser le réseau de distribution de chauffage

oMaîtriser les infiltrations d’air extérieur

oBien dimensionner les contrats d’énergie

oOptimiser la production d’eau chaude sanitaire

oMaîtriser la consommation d’eau chaude sanitaire

oAgir sur les parois vitrées et opaques, le renouvellement d’air et la ventilation, les apports internes de chaleur et le traitement des espaces extérieurs (végétalisation, désimpéméabilisation des sols)

Recourir aux énergies renouvelables pour la production de chaleur et de froid et favoriser le plus possible des productions centralisées (réseaux de chaleur/froid, réseaux collectifs entre plusieurs bâtiments…)

Mettre en place un dispositif à destination des entreprises pour les accompagner sur les thématiques énergie et climat (économies d’énergie, développement des EnR…)

3)Les transports

Constats

·Sur Bordeaux, le transport routier représente la majorité des déplacements et une très large proportion des émissions de GES (94% des émissions liées aux transports)

·L’aéroport, situé sur la commune de Mérignac, mais utilisé en partie par les Bordelais, représente 54 kt CO2e (comptabilisation uniquement des phases décollage et atterrissage), ce qui représente un poids non négligeable au regard des émissions liées aux transports sur la ville (308 kt CO2e)

©Sources des données: Alec

Contribution à la lutte contre les urgences climatiques

Repenser l’urbanisme et la façon de s’approprier les espaces et leurs usages (logement, travail, loisirs, services publics…) afin de limiter les déplacements

Favoriser l’utilisation des transports en communs et les solutions de mobilités douces et alternatives, aussi bien au sein de la ville et de la métropole, mais aussi au-delà (nouvelles destinations accessibles en train, etc.)

Repenser en tant qu’usager l’utilisation des moyens de transport les plus émissifs en GES (transport routier et transport aérien) par la réduction de nos déplacements et le report vers d’autres moyens de transports (train, bus, vélo, marche à pied…)

Renforcer les mesures pour une ville apaisée et résilientepar la limitation de l’utilisation de la voiture en ville, tout en garantissant un accès à tous les citoyens, quelque soit leur lieu de résidence: élargissement des zones piétonnes, utilisation des voitures limitée, recours à des véhicules moins polluants…

• AGIR SUR LA PRODUCTION D’ENERGIES RENOUVELABLES

Constats

·Le caractère très urbain de la ville de Bordeaux fait qu’elle ne pourra pas y développer tous les types d’énergies et répondre à l’ensemble de ses besoins énergétiques (chaleur, électricité, mobilité). Pour autant, des gisements d’EnR existent et les citoyens et les élus peuvent se mobiliser et s’appuyer sur des structures spécialisées neutres et indépendantes pour les développer.

·Des installations EnR existent d’ailleurs déjà sur plusieurs bâtiments et équipements de la ville: panneaux solaires photovoltaïques en toiture, géothermie profonde, chaudières biomasse, réseaux de chaleur et de froid urbains…

Ambition

La Ville de Bordeaux doit continuer à favoriser le développement et le recours aux énergies renouvelablesthermiques et électriques. Sur la métropole bordelaise et en Gironde, l’Alec tient une place de référent stratégique et technique énergie-climat auprès des collectivités territoriales.

Contribution à la lutte contre les urgences climatiques

Accélérer la production du solaire photovoltaïque: en toiture, notamment sur les grands bâtiments tertiaires et industriels et en ombrières de parking

Accélérer la production de chaleur renouvelable: réseaux de chaleur et de froid urbains, installations géothermiques, solaire thermique collectif

Développer des communautés énergétiques renouvelables citoyennes: elles permettent de maintenir les capitaux dans l'économie locale, favoriser l'acceptation sociale des énergies renouvelables, maintenir les investissements des particuliers à un niveau abordable, réduire les factures d'énergie…

• AGIR SUR LA SEQUESTRATION CARBONE ET LUTTER CONTRES LES VULNERABILITES CLIMATIQUES

Le stockage carbone dans les sols et les végétaux joue un rôle dans l'atténuation et l'adaptation au changement climatique.

Constat

·Un contexte urbain très minéral sur la Ville de Bordeaux

·Des bâtiments qui ne sont pas toujours conçus en cohérence avec l’adaptation au changement climatique

·Certains quartiers de Bordeaux deviennent des îlots de chaleur avec des températures de plus en plus élevées

·Vulnérabilité de la ville face aux épisodes de canicule, la chaleur urbaine est une source d’inconfort pour tous avec des conséquences sur la santé des citoyens

Ambition

La ville de pierre que représente Bordeaux doit être adaptée et vivable pour ses citoyens. L’Alec a une vision territorialisée des enjeux énergétiques et climatiques à l’échelle départementale. Elle met en lumière les leviers mobilisables par les collectivités grâce à l’articulation des stratégies carbone des PCAET (Bordeaux Métropole et EPCI voisines) pour contribuer à la neutralitécarbone de l’ensemble du territoire girondin.

Contribution à la lutte contre les urgences climatiques

Préconiser des aménagements en faveur de la création d’îlots de fraîcheur

Développer des puits de carbone, des micro forêts ou espaces végétalisés dans toute la ville

Adapter les bâtiments (résidentiel, public et tertiaire privé) avec les conditions nécessaires pour atteindre le confort d’été: rénovation, végétalisation, solutions passives…

Favoriser l’utilisation de matériaux biosourcés dans la construction et la réhabilitation de bâtiments

Développer des offres de production de froid renouvelable

Collectif